Exposition hors-les-murs
pink-blue, Kapwani Kiwanga, 2019
Vue d’installation. Kapwani Kiwanga, pink-blue, 2017. Peinture rose Baker-Miller, lumières fluorescentes blanches et bleues. Avec l’aimable permission de l’artiste. Photo: Romain Guibault.
Présenté à l’Arsenal de février à juillet 2019, l’exposition met en lumière l’installation pink-blue de Kapwani Kiwanga, issue de la Collection Giverny Capital.
La pratique artistique de Kiwanga, artiste récipiendaire du prix Sobey pour les arts 2018, est imprégnée de sa formation en anthropologie et en religion comparée. Respectant une méthode rigoureuse, l’artiste fait de ses oeuvres une continuation de ses recherches, explorant les relations de pouvoir par le biais de la symbolique de certains objets ou matériaux. À travers ses installations, l’artiste recrée des dynamiques d’oppression et de contrôle présentes dans notre société et invite le visiteur à les expérimenter de façon active, afin de les révéler et les questionner.
L’œuvre pink-blue représente la concrétisation des multiples recherches faites par l’artiste sur les effets soi-disant scientifiquement prouvés de l’architecture et des couleurs sur le comportement humain. En invitant le visiteur à expérimenter un environnement rappelant les longs couloirs des univers hospitalier et carcéral, Kiwanga interroge les avantages, mais aussi les limites de l’utilisation sociale des couleurs. La teinte de rose choisie, par exemple, aurait la capacité de réduire l’agressivité et de prévenir les conflits. Elle a été utilisée dans les années 70 dans de nombreuses prisons afin de calmer les détenus. Toutefois, après quelques temps, les autorités ont plutôt vu une augmentation d’actes violents de la part de leurs prisonniers. La lumière bleue, quant à elle, est utilisée depuis quelques années dans les toilettes d’établissements de centres-villes à travers le monde afin de réduire la visibilité des veines et ainsi diminuer l’utilisation de drogues injectées par intraveineuse. Encore ici, l’expérience s’est avérée négative puisque la mauvaise visibilité a augmenté les risques d’injections hasardeuses.
La fondation tient à remercier Gabriel Morest pour son apport technique à la construction de l’œuvre.
Pour en apprendre davantage sur cette installation présentée à l’Arsenal.